Pendant très longtemps, notamment aux États-Unis, les villes ont été conçues pour les déplacements en voiture, ce qui a créé un étalement urbain considérable. Un Sondage city pulse, effectué par l’institut de recherche Gensler en 2021, fait ressortir que les habitants de 10 métropoles à travers le monde aspirent à vivre dans une ville plus petite avec une meilleure accessibilité. Ces dernières décennies, les configurations des villes ont été repensées de façon à les rendre plus compactes et améliorer la proximité. Les mesures qui en découlent seraient propices à une meilleure santé des habitants : voici comment.

Limiter les distances de déplacements

Le modèle de ville compacte fait ressortir la notion de densité urbaine en optimisant l’espace afin de réduire les distances. L’implantation des bâtiments prend alors tout son sens. Il s’agit de densifier l’occupation du territoire en faisant un usage multiple de chaque mètre carré de terrain bâti avec différents objectifs :

  • rentabiliser les infrastructures en amenant une utilisation polyvalente du sol . Par exemple, les cours d’écoles peuvent faire office de parcs de quartier en dehors des heures de classe ;
  • préserver les terres agricoles et les milieux naturels alentour.

Cette approche peut se concrétiser aussi bien par l’insertion de bâtiments dans des quartiers déjà construits que dans la reconstruction entière de friches urbaines.

Favoriser les moyens de déplacements actifs et non-polluants

Au sein d’une ville compacte, les options de transports actifs doivent être nombreuses. On le sait, les moyens de déplacements durables favorisent la santé physique et mentale.

La notion de ville du quart d’heure est apparue. Le principe réside dans le fait d’accéder, en moins de 15 minutes et sans automobile, aux services et produits essentiels (travail, école, santé, commerces, services de garde…). Marche et vélo sont alors privilégiés.

C’est la pandémie COVID-19 qui a accéléré le mouvement. En effet, l’importance du télétravail et la limitation des sorties autorisées à cette période ont fait de la proximité un point essentiel d’adaptation aux mesures sanitaires mises en place. 

Valoriser la proximité avec la nature

La végétation au cœur de la cité représente aussi un point crucial et procure de nombreux bénéfices sur la santé, tant physique que mentale. Elle offre aussi la possibilité de renforcer l’organisation spatiale et contribuer à la structuration des bâtiments.

Ainsi, les parcs et les espaces verts contribuent aussi bien à créer des endroits de repos et de contact avec la nature qu’à intégrer des espaces récréatifs pour tous. Ils permettent également de compenser l’absence d’extérieurs privés pour certains ménages.

Rendre les espaces publics accueillants

L’appropriation des espaces publics passe par la capacité de ces derniers à être attractifs et bien conçus pour favoriser bien-être et interactions sociales. La qualité du mobilier urbain tout comme l’organisation visuelle apparaissent essentiels à une expérience agréable des espaces publics.

Il s’agit là de favoriser l’animation de l’espace public et la vie de quartier. Flâner dans des lieux bien aménagés plaide également en faveur du dynamisme et de la vitalité économique locale. Par ailleurs, dans ce contexte, chacun est plus facilement susceptible de croiser son voisin, de tisser du lien social et de participer à la vie communautaire.

Développer le sentiment de sécurité

L’augmentation de la sécurité et du confort des piétons passe notamment par la modération de la circulation automobile, une réduction de la vitesse et un aménagement des trottoirs. Les risques d’accidents et de blessures sont alors diminués.

L’autonomie des personnes âgées, des enfants et des personnes en situation de handicap se trouve également facilitée par des aménagements adaptés. Ce public vulnérable se sent alors en confiance et va, plus facilement, oser sortir. N’oublions pas que, dans certaines villes, sortir de chez soi peut s’apparenter à un véritable parcours du combattant pour les personnes à mobilité réduite.

Désormais, les villes qui semblent trop grandes et trop animées n’ont plus les faveurs des citadins. Les principes de la compacité urbaine peuvent améliorer la qualité de vie et la santé des habitants au quotidien. 

Pour aller plus loin :

Article mis à jour le 12/09/22