Du 1er au 3 décembre 2022

À la Cité des Congrès de Nantes &

dans le cadre du Voyage à Nantes

retrouvez les actes du colloque

COLLOQUE INTERNATIONAL VILLES & SANTÉ MENTALE

Les troubles psychiques représentent la deuxième cause de handicap dans le monde, réduisant l’espérance de vie des personnes qui en souffrent et représentant un poids économique direct ou indirect considérable. Ces troubles, bien que faisant l’objet d’une recherche encore insuffisante, constituent pourtant un enjeu déterminant aussi bien en matière de prise en charge médicale, d’insertion sociale et professionnelle, et de déstigmatisation.

La crise a eu le mérite de révéler l’impératif d’y porter une attention particulière et de nous pousser à continuer de réfléchir aux conditions de vie des citoyens dans des villes fonctionnelles, inclusives et durables tant nos sociétés sont bâties autour de ces métropoles qui concentrent populations et richesses. Les chercheurs démontrent que les citadins ont davantage de risques de développer des troubles psychiques et psychiatriques, en fonction du quartier de leurs résidences et de leurs caractéristiques.

La ville dispose de nombreuses opportunités d’améliorer la santé mentale de ses habitants, notamment en misant sur le développement durable, en aménageant des espaces verts et apaisés, en développant les pratiques culturelles et sportives ou en luttant contre les inégalités.

La richesse de la vie culturelle, l’accès aux transports en commun, la proximité des services publics et les perspectives d’emplois sont de véritables opportunités pour définir ce qu’est une « ville adaptée pour la santé mentale ».  L’espace urbain et les métropoles sont donc un formidable laboratoire aux multiples leviers au service de l’amélioration de la santé mentale de sa population. L’objectif de ce colloque est donc de le démontrer, tout en mettant particulièrement en relief la nécessité de mesures de repérage précoce et de prévention.

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La santé mentale, c’est aussi l’affaire des Villes : 

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  • Johanna ROLLAND

    Johanna ROLLAND

    Maire de Nantes, Présidente de Nantes Métropole

    Les villes se mobilisent pour le bien-être de leurs habitants

    Nantes est fière d’accueillir les 1er et 2 décembre 2022 un colloque international sur le rôle  que les collectivités peuvent jouer pour améliorer la santé mentale des citoyens.

    La santé mentale est un enjeu majeur de notre siècle, un enjeu qui ne connaît pas de frontière et qui nécessite de croiser les expertises et les regards le plus largement possible. Le mal-être est encore un sujet trop souvent tabou ou réservé aux expertes et experts médicaux. Il est pourtant largement conditionné par les conditions de vie, de travail, ou encore l’environnement. A l’isolement, à l’exclusion sociale et aux troubles psychiques peuvent s’ajouter un cadre de vie dégradé, des difficultés d’accès à l’emploi et au logement, ou encore le renoncement aux soins. La crise sanitaire que nous avons traversée a largement renforcé et accentué certaines de ces difficultés. Nous affirmons donc que les collectivités doivent aussi s’emparer de ce sujet pour offrir à leurs habitants des conditions de vie propices à une bonne santé mentale.

    C’est tout l’intérêt et le défi ambitieux de ce colloque interdisciplinaire qui propose d’explorer, pendant deux journées, différentes approches et expériences dans le monde entier pour inviter à « penser » et « panser » les liens entre souffrance individuelle et action collective. En 2019, aux côtés de nombreuses collectivités, nous l’affirmions déjà dans le cadre du consensus de Copenhague. L’objectif était clair : œuvrer pour plus de bonheur dans les villes et affirmer notre volonté de faire de la santé un sujet transversal de l’ensemble des politiques publiques. Par son fonctionnement, ses aménagements, la place qu’elle donne au débat public, son offre sociale, culturelle, sportive, la ville vient altérer ou favoriser le bien-être et la santé mentale de celles et ceux qui y habitent.

    Cette approche globale et positive de la santé, c’est bien la nôtre, à Nantes. La place des soins médicaux y trouvent bien sûr toute leur place. Je n’oublie pas les investissements nécessaires à mener, notamment dans le domaine psychiatrique, très largement sous-doté, et plus globalement pour la reconnaissance de tous les métiers de la santé et du soin. Dans notre ville, un futur Centre Hospitalier-Universitaire du 21ème siècle, au sein d’un quartier dédié à la santé, est en train de sortir de terre, et symbolise la place que nous apportons à la santé de nos habitantes et habitants.

    En tant que Maire de la 6ème ville de France, présidente de Nantes Métropole et présidente de France urbaine, j’affirme qu’il nous faut mener des politiques ambitieuses, pour faire du bien-être un véritable indicateur de la qualité de vie dans nos villes. Ce colloque va y contribuer et nous aidera demain à la décision politique au niveau local. J’appelle toutes les collectivités qui le souhaitent à rejoindre ce mouvement pour le bien-être de nos habitantes et nos habitants.

     

    Nantes a très tôt mesuré l’enjeu de « démocratiser » la santé. Elle a ainsi été l’une des premières collectivités en France à signer un Contrat local de santé et a pris des engagements forts en ce qui concerne notamment la santé mentale, l’accès aux soins des publics les plus vulnérables et la prévention des conduites à risque chez les plus jeunes.

    Des choix politiques volontaristes ont été faits, comme par exemple celui de maintenir un bilan de santé systématique en grande section de maternelle et en CE2 dans une logique de prise en compte globale de la santé des enfants ou encore celui de favoriser l’implantation de lieux d’accueil, comme les Groupes d’entraide mutuelle animés par des personnes en situation de handicap psychique, pour leur permettre de trouver leur place dans la ville et d’exercer leur citoyenneté.

    Nantes a également ouvert Citad’elles, en 2019, le premier centre en France dédié aux femmes victimes de violences et leurs enfants, ouvert 7J/7 et 24 h/24, qui intègre la prise en compte de la souffrance des enfants, et propose un accompagnement global des femmes souffrant de stress post-traumatique, notamment du fait des violences physiques répétées ou de violences sexuelles subies.

    Pour favoriser un environnement favorable à la santé et à la qualité de vie, Nantes s’est aussi dotée d’un Plan local d’actions en santé environnementale et adhère à la Charte des villes et territoires sans perturbateurs endocriniens. Capitale verte européenne en 2013, Nantes est devenue Capitale européenne de l’innovation en 2019, titre qui récompense l’ensemble des démarches menées pour le dialogue citoyen et de fabrique de la ville de demain.

    Enfin, la Ville de Nantes, qui s’occupe de la trésorerie du Réseau français des Villes-Santé de l’OMS, œuvre fortement au sein du même réseau à l’échelle européenne.

     

  • Docteur Rachel BOCHER

    Docteur Rachel BOCHER

    Commissaire Scientifique de l’évènement

    Il n’y a pas de santé sans santé mentale

    Les troubles relevant de la santé mentale (anxiété, épisode dépressif non-caractérisé) et de la psychiatrie (dépression, addictions, troubles du comportement, bipolarité…) se classent au troisième rang des affections les plus récurrentes, après les cancers et les problèmes cardio-vasculaires, selon l’OMS : une personne sur quatre y sera confrontée au cours de sa vie.

    Pourtant, si tout le monde arrive à se représenter l’idée de la bonne santé physique, c’est beaucoup plus flou pour la santé mentale. Mais l’une et l’autre ont partie liée. Les personnes dépressives, par exemple, ont 30% de chances en moins d’être en bonne santé cardiovasculaire. La faible prise en charge des troubles psychiques est donc d’autant plus dommageable (40% à 60% des personnes qui en subissent les conséquences, ne sont pas prises en charge, selon la Mutualité française).

    D’où l’urgence d’intervenir en amont et de développer une culture de la santé mentale pour prévenir, repérer au plus tôt, développer des actions de sensibilisation, notamment auprès des jeunes, pour déstigmatiser les troubles mentaux qui font encore l’objet de tabous. Il faut bien sûr conforter les actions portées sur le repérage, sur l’accès aux soins, renforcer la recherche mais aussi davantage s’intéresser et agir sur la prévention et sur la globalité des déterminants de la santé mentale.

    Il n’y a pas de cité sans santé mentale

    La santé mentale doit donc être placée au cœur des politiques publiques, parce qu’elle est le socle du bien-être individuel mais aussi le fondement d’un bon fonctionnement collectif.  C’est un état qui varie en fonction de facteurs personnels (notre parcours de vie ou notre patrimoine génétique par exemple), mais c’est aussi un état très sensible aux éléments extérieurs (environnement, logement ou emploi par exemple). Et là encore, les deux interagissent : la bonne santé mentale est profitable à chacun pour mieux se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et donc, aussi, contribuer à la vie de sa communauté.

    C’est donc à la communauté de l’envisager comme une ressource qui peut se dégrader à force d’expositions à des facteurs socio-environnementaux, comme l’isolement, la baisse de la sociabilité, le manque de ressources ou d’exercice physique, le brouillage des lignes entre vies personnelle et professionnelle… exacerbés pendant la pandémie : près d’un adulte sur cinq (17%) en France a montré des signes d’un état dépressif, et près d’un sur quatre (23%) a témoigné d’un état anxieux, selon les chiffres de Santé publique France, soit une hausse de près de 70 %.  Les plus jeunes, les femmes et les personnes précaires ont été particulièrement touchés. Mais la situation n’est pas nouvelle, la pandémie ayant simplement servi de révélateur d’une situation que les professionnels connaissaient bien, des faiblesses de la promotion de la santé mentale ainsi que de la prévention des troubles psychiques en France.

    Et c’est la volonté de ce colloque que de faire sortir le sujet de sa confidentialité et du domaine réservé des experts afin de démontrer que la santé mentale est déterminée par une multitude de facteurs socioéconomiques, biologiques et environnementaux et qu’il existe, à l’échelle de la cité, c’est-à-dire de l’endroit où l’on vit, des stratégies et des interventions intersectorielles intéressantes, pour promouvoir, protéger et recouvrer la santé mentale.

VILLES PARTENAIRES

Le programme du colloque international « Villes & Santé Mentale » permettra de réunir un plateau de personnalités éminentes dans le domaine de la santé, des expert.es aux profils variés (scientifiques, urbanistes, architectes, anthropologues,  … ) mais aussi des élu.es internationaux engagés de longue dates dans des politiques volontaristes et matière de santé et soucieux de présenter leurs actions locales pour améliorer la santé mentale de leurs habitants.

  • Abidjan

    Abidjan

  • Annecy

    Annecy

  • Barcelone

    Barcelone

  • Bordeaux

    Bordeaux

  • Dunkerque

    Dunkerque

  • Grenoble

    Grenoble

  • Lausanne

    Lausanne

  • Lyon

    Lyon

  • Namur

    Namur

  • Nantes

    Nantes

  • Niigata

    Niigata

  • Ouagadougou

    Ouagadougou

  • Recife

    Recife

  • Rennes

    Rennes

  • Seattle

    Seattle

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Trois jours d’échanges pour déstigmatiser, désegmenter, inspirer et interpeller sur le thème des Villes et de la Santé mentale à travers la parole d’experts internationaux, de tables rondes et d’art.

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