Les jardins partagés consistent en une parcelle collective d’une ville entretenue sous forme de jardins par les habitants d’un quartier. Il ne faut pas les confondre avec les jardins familiaux qui ont une dimension privée. De plus en plus nombreux en milieu urbain, ce sont avant tout des vecteurs de liens sociaux. Propices au développement de certaines initiatives en lien avec l’écologie et la pédagogie, les jardins partagés contribuent également à la réappropriation de la ville dans un esprit de convivialité. Découvrez en quoi les jardins partagés se situent à la croisée d’importants enjeux de la société actuelle.

Dynamiser les habitants d’un quartier

Les jardins partagés peuvent être un excellent moyen d’inclusion sociale et d’entraide. Lieu de rencontres de citoyens d’un même quartier, le jardinage a cette particularité d’inviter à rassembler des personnes d’âges, d’origines et d’opinions différents. À certaines occasions, ils se transforment même en lieux festifs pour partager des moments collectifs conviviaux.

Le jardinage peut s’apparenter à une activité intergénérationnelle. En effet, elle concerne aussi bien les amateurs de jardinage d’un certain âge que des parents qui souhaitent faire découvrir cette activité à leurs enfants de façon ludique. Dans une certaine mesure, ce sont aussi des lieux d’expression et de créativité.

Former et sensibiliser le public citadin

Les jardins partagés sont propices à la pédagogie et à la transmission. Devenant une plateforme d’activités aux multiples dimensions, ils peuvent devenir un lieu d’éducation pratique à l’environnement et des terrains d’expérimentation très concrets.

L’ambition est parfois de sensibiliser au manger mieux et sain, à l’importance de connaître l’origine des produits consommés. Certains mouvements associatifs locaux sont impliqués dans ces questions alimentaires.

Il peut aussi exister un partenariat avec les écoles de quartier où se situent ces jardins. La jeunesse des villes a l’opportunité de découvrir une activité dont elle ignore parfois quasiment tout.

Favoriser la dimension écologique et environnementale de la ville

Ces lieux sont propices à discuter et réfléchir à l’évolution de la ville et à l’écologie. En contribuant à développer le vivre ensemble autour des valeurs de respect de l’environnement, les jardins partagés constituent un excellent support pour distiller de la biodiversité au cœur d’un espace urbanisé. Cultiver des produits bio, de bonne qualité et sans pesticides.

Bien au-delà d’un simple effet de mode, le jardinage illustre un besoin d’engagement et de retour à la terre dans son sens le plus noble. Retrouver le lien avec la nature et la nourriture représente souvent le socle commun des personnes qui les fréquentent. Une charte éco-responsable permet de réglementer l’utilisation de ces jardins en interdisant notamment l’utilisation de produits phytosanitaires.

Ouverts sur l’extérieur, certains jardins partagés étendent même leur action première à d’autres animations et initiatives écologiques : trocs de graines, réparation de vélo, atelier de constructions de nichoirs, etc.

Dimension de réappropriation de la ville

Les jardins expriment une façon de marquer une empreinte dans la ville et, par là même, de se la réapproprier. La gestion de ces petits coins de verdure varie selon les villes. Les politiques locales d’accompagnement du développement des jardins partagés sont ainsi mises en place dans différentes municipalités. De manière générale, la ville s’occupe de la mise en place de l’aménagement (clôtures, cabanes, arrivée de l’eau, terre végétale, etc.) et le porteur du projet (association d’habitants le plus souvent) s’occupe de l’entretien.

Des projets se concrétisent aussi pour nourrir les élèves des écoles de quartier. Les cantines sont alimentées par les productions des jardins de la ville. Des programmes ont été votés au sein des conseils municipaux afin de déployer les moyens matériels et humains nécessaires à la mise en place et au développement d’un tel circuit.

De nombreuses expériences positives ont vu le jour depuis les années 90, incitant d’autres initiatives partout en France. Appuyées par la majorité des villes, les jardins partagés contribuent ainsi à la bonne santé mentale de la population citadine et ne cessent de se multiplier depuis ces 5 dernières années.

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Article mis à jour le 12/08/22